Qui?

 
 

David Vicente a développé une passion incommensurable pour le Rock'n'Roll, plus spécifiquement pour le Psychobilly. Ses premières œuvres étaient inspirées par des groupes tels que Meteors, The Cramps, Guanabatz, Batmobile, et son album culte personnel "Rockabilly Psychosis". Il était particulièrement fasciné par le graphisme de la pochette. Ainsi, il a commencé sa carrière en dessinant des monstres et d'autres personnages qui étaient tous des rebelles à leur manière. En collaboration avec des agences de mode bien connues, des magazines et des photographes, il dessine des pin-ups, des diables, des voitures américaines, des motos, des affiches, des logos, des skateboards, et bien plus encore. Il développe son style unique en étudiant minutieusement toutes les tendances d'une culture riche et fructueuse hors du commun, y compris le surf, les hot-rods, les tatouages, le tiki... Des mouvements bouillonnants en constante transformation dont les voies se croisent et se mélangent sans fin.

Il est né en 1968 dans le sud de la France, ou était-ce dans les années 50, dans le sud des États-Unis, quelque part le long de la frontière entre l'Arizona et la Californie. Certains prétendent l'avoir vu chevaucher son Harley-Davidson fat boy rouge à travers un nuage de poussière, le rugissement de son moteur chromé sur la route 66. Alors que David roulait vers le coucher du soleil avec le vent dans ses cheveux, il n'y avait pas de fumée qui sortait de son pot d'échappement, mais un son, une mélodie des Cramps, cette chanson Fever, mais avec une touche de punk rock. David Vicente est un illustrateur avec une soif insatiable d'aventure, et ne se contente pas exactement d'illustrations traditionnelles. Pour David, tout fonctionne : le papier, la toile, les skateboards, le cuir, les carrosseries. Il imprime sur n'importe quelle surface : la pochette d'un album, la peau d'un adolescent rebelle, ou même une planche de surf. Ses dessins et motifs colorés et sexy pénètrent sous l'épiderme, s'incrustent sur le papier et font éclater  bientôt tout un monde peuplé de pin-ups, de zombies, de motards, de femmes fatales en vinyle, de rebelles en blouson de cuir et lunettes noires qui se déploie sous vos yeux.

Les illustrations de David Vicente s'inspirent d'une époque où le rock était en plein essor et les Cadillac roses étaient votre moyen de locomotion, cette représentation de la culture américaine des années 50'S et 60'S sous acide, prises dans un carambolage punk. Que David a-t-il qui coule dans ses veines ? La réponse se trouve dans les films de series B, les flippers, les bandes dessinées, Satan et Betty Boop, vous avez aussi le sexe et la violence et un style méprisant et clinquant qui se moque de la mort. En résumé, il a le rock et l'asphalte dans la peau.

En Tarantino de l'illustration, il nous emmène dans ses bolides à l'épreuve de la mort, pied au plancher, avec des riffs de guitare qui explosent à la radio, un flingue dans la boîte à gants, voyageant à travers les décennies, des années 50 aux années 80, du rockabilly au psychobilly. Le spectateur en prend plein les yeux, les femmes sont belles et fortes, les hommes sentent la poussière et le jeux, la vie est une grande course contre la mort.

 

                                                                                                                                                                           by Joy Sorman
Magazine THE KOOPLES
Issue N°7